“Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.” -Ferdinand Foch
La mémoire est une des fonctions intellectuelles des plus complexes et des plus mystérieuses. Pourtant, nous en parlons seulement pour dire qu’elle nous fait défaut, avec le fameux : trou de mémoire. Elle est bien plus que la fonction qui nous permet de stocker une information et la restituer. Par exemple, elle nous permet de nous souvenir de l’itinéraire pour nous rendre au boulot, du nom de la voisine, mais aussi de comment on coupe une pomme, de comment calculer, de comment on se sert d’une carte de crédit. Lorsqu’on y pense la mémoire est une fonction indispensable à notre quotidien comme on l’envisage en tant que personne indépendante. Que se passe-t-il alors lorsqu’elle nous échappe totalement ?
Des maladies qui attaquent la mémoire, il y en a quelques-unes ! La plus célèbre d’entre elles est la maladie d’Alzheimer. Bien qu’elle touche à la mémoire dans un premier temps, l’Alzheimer est une dégénérescence des neurones corticaux qui amène à une démence. Elle s’attaque d’abord aux hippocampes (régions responsables de la mémoire), et se propage petit à petit vers les autres régions cérébrales. En parallèle, l’Alzheimer commence à toucher les fonctions cognitives et finit par atteindre le comportement, l’adaptation sociale, le langage, les mouvements, l’humeur et même le sommeil.
D’ailleurs, dans l’imaginaire collectif, nous avons tendance à associer Alzheimer à vieillesse ou la négligence. En effet, la maladie d’Alzheimer est souvent diagnostiquée chez des patients de plus de 65 ans. Néanmoins, certaines personnes plus jeunes sont atteintes de cette maladie et ce n’est pas toujours dû à de la négligence ou à un manque d’entrainement.
L’œuvre cinématographique « Still Alice » est une bonne représentation de ce qu’une personne atteinte d’Alzheimer peut vivre au quotidien. Nous allons au plus près de la réalité et des difficultés autant au niveau émotionnel que fonctionnel de cette maladie. Nous sommes plongés dans la vie d’Alice, linguiste enseignant à Harvard, elle vient d’avoir cinquante ans et consulte son médecin suite à des oublis de mots ou d’itinéraires. Lorsque le diagnostic d’Alzheimer précoce tombe, c’est sa vie qui s’en voit chamboulée.
C’est un film aux couleurs ternes qui nous embarque dans le quotidien devenu de plus en plus difficile de cette linguiste et son entourage. Loin d’être une grande production, ce film nous marque par sa simplicité, son honnêteté et la découverte de cette réalité brute.
Inspiré du livre écrit par Lisa Genova, docteure en neurosciences, ce film est un incontournable lorsque l’on veut en apprendre un peu plus sur l’Alzheimer. Il a d’ailleurs reçu de nombreuses critiques positives et a été présenté au festival international du film de Toronto en 2014. De plus, l’interprétation du rôle d’Alice a valu à Julianne Moore de nombreuses récompenses : un Oscar, le BAFTA, un Golden Globe, le Screen Actors Guild Award et le Critics’ Choise Award de la meilleure actrice.
Comme le proverbe le dit « Une image vaut mille mots ». Il ne vous reste plus qu’une chose à faire en cette période de confinement : sortir votre ordinateur, taper « Still Alice » dans la barre de recherche et vous laisser emporter.
M. Léa