LE BIEN-ÊTRE, A VOCATION UNIVERSELLE ?

EDITION 3

TENTATIVE DE DEFINITION

Qu’est-ce que le bien-être ? Comment le définir ?

Selon un dictionnaire le bien-être est une : « Sensation agréable procurée par la satisfaction de besoins physiques, l’absence de tensions psychologiques. »   C’est une définition fort vague, vous en conviendrez. Pour nous aider dans nos recherches, allons voir la définition de son antagoniste : le mal-être. Celui-ci est défini comme étant : « L’état d’une personne qui ne se sent pas bien » ou encore « L’état d’une personne qui est mal dans la société, qui n’y trouve pas sa place ». 

Attardons-nous d’abord sur un premier point. Ces deux définitions s’accordent pour définir le mal-être comme s’agissant d’un « état ». L’état est défini comme : « Une manière d’être, considérée dans ce qu’elle a de durable. »  

Le mal-être a donc une vocation de durabilité. Qu’en est-il du bien-être ? La « sensation », citée dans la définition du bien-être, est définie comme un « état psychologique. » 

Le bien-être et le mal-être s’accordent pour se définir en tant qu’ « état ». Il ne s’agit pas de brefs instants, mais bien de périodes plus ou moins longues et stables. Néanmoins, une question se pose. Les multiples situations sociales dans lesquelles nous nous trouvons, chaque jour, nous imposent de moduler notre comportement. Le concept de « Monitorage de Soi », en psychologie sociale, est défini comme « la tendance à régler son comportement en fonction de la situation et des réactions d’autrui. »  Il s’agit d’une « tendance spontanée, et en grande partie inconsciente, à ajuster notre comportement à des demandes sociales implicites. » 

Est-il alors possible de conjuguer le bien-être avec le devoir-être de la vie quotidienne ? Pouvons-nous qualifier le bien-être comme un état psychologique stable ? 

En deuxième point, je voudrais revenir sur la seconde définition du mal-être : « L’état d’une personne qui est mal dans la société, qui n’y trouve pas sa place. » 

Qu’est-ce qu’une société ?

Une société est définie comme étant « des relations entre des personnes qui ont ou qui mettent quelque chose en commun » ou encore comme « un groupe d’individus ». 

Le mal-être serait-il alors inhérent à la présence de nos semblables ? Et si l’individu se trouvait seul, pourrait-il le ressentir ? Il n’aurait plus besoin de trouver sa place parmi les autres. Et si le mal-être était causé par un devoir-être exacerbé, pourrait-on en dire autant du bien être ? 

Comme disait Guy Bedos : « L’enfer c’est les autres, le paradis aussi. »

LE BIEN-ÊTRE HORS DU MONDE

Si je devais résumer mon avis sur la question, je dirais que le bien-être est quelque chose de personnel, contrairement au dictionnaire qui en donne une version universelle.

Le bien-être résulte d’un travail intérieur que chacun réalise au fil des ans. Notre conscience, notre âme, c’est notre maison. Le bien-être permet d’en prendre soin, de l’entretenir. A l’image du sommeil réparateur pour notre organisme, le bien-être est le sommeil de l’âme. Il nous soulage, il nous apaise dans un univers qui n’est ni dimensionné par le temps, ni par l’espace. Quand nous embrassons le bien-être, le temps ne signifie plus rien. Demain n’arrive jamais et hier n’existait pas. Nous sommes ce que nous faisons, que ce soit une activité ou un instant de répit. Le sable continue de s’écouler dans le sablier d’un espace qui ne nous appartient plus. Des portes s’ouvrent et les pensées n’existent plus. Le bien-être ce n’est pas penser que l’on est heureux, le bien-être c’est oublier que l’on pense pour mieux exister. Grâce à lui, on se retrouve après s’être perdu, parfois le temps d’une journée. Des journées dans lesquelles le devoir-être occupe une place bien trop importante. Le bien et le mal sont des notions trop imprécises que pour pouvoir définir une chose aussi essentielle qu’est l’être. Une énigme dont la clé se trouve en chacun de nous. 

LE BIEN-ÊTRE ÇA NE S’EXPLIQUE PAS, ÇA SE VIT.

G. Joffroy

Bibliographie

Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert 2008, édition leRobert. 

BEDARD Luc, DEZIEL Josée, LAMARCHE Luc. Introduction à la psychologie sociale. 4e édition. Montréal (Québec) : Pearson, 2017, 560 pages.