‘ Maman disait toujours : « La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » ’ Forrest Gump
Résilience, un terme que l’on entend de plus en plus souvent en psychologie, est un concept extrêmement récent. Mais alors, pourquoi tout cet intérêt pour ce terme ? Que signifie être résilient ?
La résilience nous permet de nous adapter à l’environnement, c’est une compétence sur laquelle, plus ou moins consciemment, nous nous appuyons en cas de besoin. En effet, être résilient nous aide à surmonter positivement des situations difficiles.
Nous avons tous vécu récemment une période de grand inconfort, celle liée au Coronavirus. De nombreuses personnes ont développé des problèmes psychologiques (les plus courants étant la dépression, l’anxiété, les crises de panique et l’hypocondrie). D’autres, ne s’en sortent pas si mal que ça. Cela est possible compte tenu du fait que, dans les mêmes conditions environnementales, les facteurs de résilience individuelle affectent fortement les conséquences de la situation elle-même.
La résilience, en psychologie, fait référence aux ressources internes d’un individu et à la capacité de les activer en réponse à une situation traumatique ou difficile. Plus généralement, il s’agit de la capacité à gérer efficacement cette sensation d’être écrasée par un environnement trop exigeant.
Si l’expérience a été particulièrement traumatisante, comme un deuil ou un épisode violent, il est important de pouvoir compter sur son entourage proche. Le soutien des autres s’ajoute aux caractéristiques individuelles, telles que les ressources intérieures et les traits de personnalité, pour donner vie au concept de résilience.
La résilience est souvent naïvement confondue avec une stratégie de coping, mais les deux termes ne sont pas interchangeables. Les deux ont une fonction protectrice, mais leur nature est différente. Le coping est une méthode qui est utilisée volontairement pour faire face aux problèmes et aux circonstances désagréables de la vie. La résilience, en revanche, est souvent mise en œuvre inconsciemment, c’est-à-dire sans y penser. De plus, le coping a une valeur dans l’ici et maintenant, c’est-à-dire dans une situation spécifique et dans un laps de temps limité, tandis que la résilience est une compétence transversale toujours présente dans la vie de la personne.
Ce sont donc deux concepts distincts, mais qui vont de pair. Il est important à la fois d’être résilient et de posséder de bonnes stratégies de coping afin d’être plus susceptible de préserver son intégrité, ainsi que d’être en mesure d’atteindre ses objectifs.
L’étymologie du terme « résilience » est d’origine latine. Selon certains, elle dérive de resilire, c’est-à-dire de rebondir. Ce concept fait référence à la capacité d’un corps à retrouver sa forme d’origine même après un traumatisme ou un fort impact.
Dans ce sens, le terme résilience, a été initialement introduit dans l’ingénierie pour indiquer la capacité d’un matériau à absorber un choc. Il s’est ensuite étendu à la biologie et à l’informatique, en référence à la capacité d’un système à pouvoir faire face à un changement sans altérer le niveau de performance de base.
Suivant cette logique, nous sommes résilients lorsque nous réorganisons notre vie quotidienne après un événement de vie désagréable, en apprenant à structurer les opportunités positives qu’il apporte. Si nous apprenons à voir les moments difficiles comme un défi et non comme un problème, nous pourrons les saisir comme des opportunités de croissance.
Les premières études sur la résilience ont été menées par Emma Werner dans les années ‘50. La chercheuse a observé le développement des compétences de résilience chez 700 enfants sur une île Hawaïenne. Elle a suivi leur développement pendant 30 ans tout en étudiant l’impact des facteurs de risque et de protection de la résilience.
Richardson, quant à lui, dans les années ’90, se demande si la résilience est une caractéristique innée ou si elle peut s’acquérir avec la pratique. Pour l’auteur, la résilience est les deux à la fois. Selon lui, une personne a tendance à vivre dans un état d’homéostasie bio-psycho-spirituelle. Elle s’appuie sur les ressources individuelles, relationnelles et sociales dont elle dispose pour rester dans cet équilibre, dont elle ne s’éloigne que lorsque surviennent des événements particulièrement significatifs. Dans de telles circonstances, la personne éprouve d’abord des émotions intenses liées à l’événement, puis effectue un processus introspectif pour réfléchir aux stratégies d’adaptation possibles.
Prendre le chemin de la psychothérapie peut nous aider à mettre la résilience en pratique. La psychothérapie augmente, en effet, la connaissance de nous-mêmes et nous apprend à tirer le meilleur de nos compétences. C’est un processus de croissance individuelle.
Le travail thérapeutique basé sur la résilience se concentre sur la transformation cognitive de certaines idées et émotions associés à celles-ci. L’objectif est d’apprendre à surmonter les événements stressants de la vie. Traiter les moments de crise et de difficultés de manière constructive n’est pas une chose simple, mais cela vaut la peine d’y faire face.
‘ Maman disait toujours : « Il faut laisser le passé derrière soi si on veut avancer.» ’ Forrest Gump
E. Hanan
Bibliographie
Hartling, L. M. (2008). Strengthening resilience in a risky world: It’s all about relationships. Women & Therapy, 31(2-4), 51-70.
Turner, S. G. (2001). Resilience and social work practice: Three case studies. Families in society, 82(5), 441-448.
Turner, S., Norman, E., & Zunz, S. (1995). Enhancing resiliency in girls and boys: A case for gender specific adolescent prevention programming. Journal of primary prevention, 16(1), 25-38.
Vernon, R. F. (2004). A brief history of resilience. In Community planning to foster resilience in children (pp. 13-26). Springer, Boston, MA.